© Roni Ben Ari
Expositions du 30/10/2014 au 29/11/2014 Terminé
Mémoire de l'Avenir 45/47, Rue Ramponeau M° Belleville 75020 Paris France
HOME IS WHERE THE HURT IS.Mémoire de l'Avenir 45/47, Rue Ramponeau M° Belleville 75020 Paris France
HOME – le FOYER nous renvoie à la notion d’un lieu où l’on se sent en sécurité, aimé, choyé, un lieu de convivialité, un lieu où l’on se retrouve. L’expression originale : « HOME is where the HEART is » ( « la maison est où le coeur est » ) retranscrit bien cette image intime et chaleureuse. Pourtant le FOYER peut aussi devenir un lieu de retranchement, d’abandon, de solitude et de souffrance.
RONI BEN ARI (artiste multimédia - journaliste) et MEIR RAKOCZ (photographe – médecin), se sont intéressés respectivement, en utilisant le médium de la photographie, à la vieillesse et au rapport de l’homme face à la maladie et à la différence.
Etre malade, vieillir c’est voir le regard des autres changer. C’est être mis à l’écart ou se mettre à l’écart.
Les artistes nous interrogent ici sur notre rapport au corps.
Faut-il être « beau », jeune et en bonne santé pour trouver sa place, pour faire entendre sa voix, pour exister ?
RONI BEN ARI, lauréate en 2013 du 1er prix du World Wide Photography Gala Awards, a tenté, dans son projet « TILL THEIR VOICES STOP », de rendre à des pensionnaires d’une maison de retraite, très affaiblis physiquement et/ou psychologiquement, « leur voix emprisonnée, retenant des cris étouffés à la recherche de mots et de sens », avant qu’elles ne s’éteignent à jamais.
Son projet est né d’un deuil, celui de son père. Elle avait cherché pour lui un endroit qui le prendrait en charge médicalement pour finir sa vie dignement. Mais il n’aura pas vécu jusque-là.
Saisissant les secondes et captant des détails de la vie des pensionnaires, d’une des maisons de repos qu’elle avait visité, elle a souhaité redonner à ces personnes leur identité perdue.
© Roni Ben Ari
MEIR RAKOCZ, à travers « S.O.L - SPACE OCCUPYING LESION » présente sa perception de l’esthétique de la maladie, de la dissociation, et du processus de guérison. Son travail se situe dans la lignée de l’ouvrage de Susan Sontag « La maladie comme métaphore » qui dénonçait l’emploi de procédés métaphoriques pour parler de la maladie. Procédés qui, selon elle, découragent, réduisent au silence et rendent honteux le patient qui est atteint. Selon Susan Sontag, les choses doivent être présentées telles qu’elles sont, sans artifices, pour les rendre acceptables et se préparer à les vivre.
Meir Rakocz joue avec la fatalité et avec la morbidité, pour banaliser et rendre visible ce que l’on cache par pudeur ou par peur du rejet de l’autre.
A la fois médecin et patient atteint d’un cancer, le photographe s’est aussi interrogé dans cette série sur le rapport du médecin au patient et aux rôles ambigus qu’ils peuvent se donner : SAUVEUR, AGRESSEUR OU VICTIME.
© Meir rakocz